On ne peut décidément pas plaire à tout le monde. Depuis quelques semaines, Telegram est dans le viseur des Russes.
Tout commence lorsque le FSB réclame à la firme les clés de chiffrement des utilisateurs de la messagerie. Une demande que Telegram refuse d’honorer en prétendant ne pas y avoir accès. Depuis, le régulateur des télécommunications russe demande que l’application soit bloquée par la justice.
Il avait donné une période de deux semaines pour que le service de communication donne au FSB les clés demandées. Chose à laquelle Telegram a répondu que « les menaces de bloquer Telegram s’il ne fournit pas les données personnelles de ses utilisateurs n’auront pas de résultats. Telegram défendra la liberté et la confidentialité ».
L’ultimatum a finalement été mis œuvre le 6 avril par le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias (le Roskomnadzor). Ce dernier a demandé au tribunal de la capitale russe de « limiter l’accès » à Telegram.
Cependant, même si Telegram était disposé à partager ces informations, ça serait techniquement « inapplicable » explique l’avocat de Pavel Durov, PDG de Telegram. En cause un système très complexe de chiffrage des communications. En effet, la firme elle-même n’a pas accès à certaines communications.
Malheureusement, la justice donne raison aux autorités russes. L’application de communication pourrait se retrouver bloquée sur l’ensemble de la Fédération de Russie. La loi de 2016 sur « l’information, les technologies de l’information et la protection de l’information » a considérablement musclé la mainmise du Kremlin sur internet. Toutes les données des citoyens russes doivent être concentrées sur le territoire auquel cas, les entreprises feront face à un blocage (comme LinkedIn en 2016). D’ailleurs, tout comme en Chine, l’usage de VPN est strictement prohibé !
En tout cas, faire planer la menace d’un blocage n’effraye pas Durov plus que ça. Il continue d’ailleurs à se féliciter de la croissance d’utilisateurs sur sa plateforme !